Geoffroy de Lestrange (Associate Director Product Marketing, Cornerstone) : Le maître mot est "pragmatisme". Il convient en premier d’avoir une plateforme principale pour s’assurer d’un suivi optimal de la formation, notamment pour en garantir la conformité, incluant l’expérience utilisateur qui sera d’autant plus efficace qu’elle repose sur la même technologie que l’outil de gestion de la formation (notamment pour faire des recommandations automatiques).  Ensuite, il faut définir ses besoins complémentaires qui peuvent ou pas venir du même prestataire. Le contenu notamment : ce qui est très spécifique peut être créé par les experts internes donc un outil de création est nécessaire. Ce qui est générique peut être acheté sur étagère. On peut aussi parler de réseau social, de gamification, de classes virtuelles, de diffusion vidéo, etc… pour lesquels les fournisseurs sont nombreux. Pour résumer : une plateforme centrale autour de laquelle gravitent des technologies complémentaires. L’éditeur de la plateforme peut en proposer une partie, l’essentiel étant que le client ait le choix !

Elisabeth Desriac (Directrice du développement, FuturSkill) : En contexte international, la plateforme doit répondre à une exigence d’efficacité globale (corporate) - pilotage, automatisation, harmonisation des pratiques et des processus formation - et faciliter l’alignement de la formation et des enjeux stratégiques via un reporting consolidé en temps réel. Outil structurant dans des organisations complexes et matricielles, elle est un allié de la marque employeur qui permet de véhiculer les valeurs communes et de faire sens face à l’évolution rapide des métiers. Le LMS devra aussi répondre aux spécificités des entités locales : gestion de la formation présentielle facilitée, création et diffusion plus souple de programmes de formation locaux notamment en réponse aux besoins réglementaires et métiers spécifiques de la région. Solution unique ou best of breed ? Ce qui compte, c’est d’offrir un expérience digitale unifiée au service de l’employabilité et du développement des compétences ! En un mot, allier puissance et attractivité pour favoriser l’apprentissage en continu dans toutes les situations.

Mathieu Heidsieck (Directeur du développement, XPERTEAM) :  La dimension internationale suppose une maturité importante sur la dimension pilotage : comment gérer les rôles et la délégation précise des responsabilités par organisation, le multilinguisme dans tous ses aspects, la gestion multi-sites et multi-annuaires, le profiling… L’ouverture par les normes (Scorm, LTI, xAPI) et l’ouverture par les capacités d’intégration, ce qui suppose à la fois des web services complets et un “ADN” d’éditeur-intégrateur. Deux pièges à éviter : le premier est celui du fantasme de la solution SIRH globale au détriment de la nécessaire agilité du learning. Le deuxième, c’est celui de solutions de niche trop parcellaires et fermées. La meilleure stratégie consiste donc à rechercher la couverture des enjeux du learning la plus globale possible, tout en s’assurant de l’ouverture de la solution pour éviter de se couper de modules externes potentiellement performants ou innovants sur telle ou telle dimension.

Jérôme Bruet (Vice Président, Talensoft) : Malgré mon léger parti pris, je peux partager avec vous les raisons pour lesquelles les grands groupes internationaux choisissent rarement une plateforme “Best-Of-Breed”, en tout cas au niveau central. La réponse réside dans l’enjeu même de la formation. La formation n’est pas un objectif en soi ; c’est un moyen dont l’enjeu principal est d’atteindre des objectifs individuels ou corporate. Sa force vient de sa capacité d’interaction avec l’ensemble des processus RH et surtout les données générées dans toutes les activités des collaborateurs. L’intelligence artificielle est déjà là, elle continuera d’apporter toujours plus de performance dans nos mécanismes d’apprentissage… Mais ces évolutions ne pourront se faire qu’en s’appuyant sur les actions du collaborateur à l’intérieur, voire à l’extérieur, de l’entreprise. Cette pertinence ne peut exister qu’avec des plateformes intégrées qui centralisent toutes ces données. Les grandes entreprises, mais également les plus petites, l’ont d’ores et déjà compris.

Laura Lesueur  (Learning Director, 360Learning) : Un projet de dimension internationale ne peut réussir sans faire appel à l'intelligence collective. Au niveau local de chaque entité, comme au niveau global de l'académie digitale groupe, les apprenants, les experts, les managers et les formateurs doivent être mis à contribution dès lors qu'ils ont des compétences uniques à partager ainsi qu'une prédisposition à les transmettre. Et quand viendra l'heure du choix de la plate-forme de formation, celle-ci devra être en mesure de détecter ces champions et de leur donner la parole. C'est la raison pour laquelle 360Learning a construit sa Learning Engagement Platform autour d'un concept clé : le Collaborative Learning. Mais à l'échelle d'un très grand groupe, le besoin d'engagement doit être couplé à celui de l'administration de workflows HR à grande échelle. C'est ce qui légitime l'intégration de la Learning Engagement Platform avec le SIRH existant. On cumule ainsi le meilleur des deux mondes...

Geoffroy, Elisabeth, Mathieu, Jérôme et Laura interviendront au Séminaire Stratégie Plateformes de formation 2019+ organisé par Féfaur le 25 juin 2019 à Paris : Construire et exploiter votre plateforme Digital Learning